La petite boutique de la station.

Alistair se trouvait derrière le petit comptoir miteux de la station, attendant d'éventuels clients et s'ennuyant ferme. Il ne pouvait pas bouger de l'endroit où il se trouvait, car si jamais un incident veanait à se produire, c'est lui qui se prendrait toutes les remontrances dans la gueule. D'ailleurs c'était toujours le cas à bien y penser, mais quand il n'y était pour rien. En tout cas, le patron commençait sérieusement à l'agacer et s'il ne trouvait pas d'intéret à apprendre la mécanique avec celui ci, il y aurait un moment qu'il y serait passé.

En attendant il se contentait de lire un vieux comics traitant de super héros. Il les trouvait nias pour la plupart, toujours dégoulinant de bons sentiments et patriotisme exacerbé. Mais les scènes avec les méchant étaient relativement intérssantes et pouvaient parfois fournir quelques idées à mettre en pratique. Mais la plupart du temps cela ne présentait aucun intéret.

Fidèle à ses habitudes de fins de sermonts, le curé du village avait vidé ce qui restait du vin de messe, bien à l'abri des regards dans son confessionnal fermé à clé. Bien sûr, il était bien loin d'être un ivrogne dépravé, mais il ne pouvait supporter que cette liqueur divine soit gaspillée. (Les excuses... toujours les excuses.) Toujours était-il qu'après avoir avalé cela, il était sorti de l'Église et était monté à bord de sa petite Renault. Il n'avait jamais oublié que c'était la conduite en état d'ivresse qui avait tué ses parents. Mais peu lui importait puisqu'il était très loin d'être ivre.

En se rendant chez lui, il avait perçu un petit bruit agaçant qui venait de sous le capot de sa voiture. Il bifurqua donc à un coin de rue pour aller faire un tout au garage du coin. Ça ne pouvait pas lui faire de tort, et c'était toujours mieux de faire réparer pour rien que de se retrouver dans le fossé.

Il gara donc sa voiture devant le garage et, ne voyant personne, entra dans la petite boutique de la place. Il vit tout de suite, calmement installé derrière son comptoir, le jeune Alistair qui lisait des bds. Adam ne le connaissait pas personnelement, mais il pouvait se vanter de connaître le nom et le prénom de chaque habitant de la ville. Il toussota pour attirer l'attention sur lui, chose un petit peu inutile à cause de carillon qui avait sonné à son entrée.

- Bonjour Alistair. J'espère que vous vous portez bien, dit-il de sa voix calme et seraine.

Sans réellement attendre de réponse, il fit le tour de la place en silence et se dirigea, par automatisme, vers les réfrigérateurs où était déposée la boisson; Budweiser, Samuel Adams... Il se détacha de là et revint vers le comptoir, se souvenant qu'il en avait déjà pour presque un mois chez lui. Amplement suffisant si l'on considérait qu'il vivait seul. Il s'appuya sur le comptoir et sourit à Alistair.

- Ma voiture fait drôle de bruit. ÇA vous ennuierait d'y jetter un oeil?

Entendant le carillon, Alistair leva les yeux de sa BD. Il vit alors le cureton de l'église du coin. Celui ci se dirigea quasi imédiatement vers le rayon des bieres, aprés lui avoir demandé des nouvelles de son état de santé. Il n'appréciait pas les éclésiastiques, trop moralistes, trop hypocrites surtout et celui ci n'y échappait pas. La preuve en était de son penchant pour la boisson. Mais il décida d'adopter le tempérament du bon chrétiens dont il jouait le rôle depuis prés d'un an. Aprés tout qui penserait à soupsonner une personne qui venait assiduement aux messes de l'église.

"Bonjour, je vais bien mon père, je vais bien."

Le cureton revint vers comptoir et s'y acouda. Alice posa alors négligeament sa BD ennuyeuse à mourir.

"Je vais voir ce que je peux faire pour votre voiture, vous pouvez me dire ce qu'il y a exactement?"
dit il d'un ton calme, tout en sortant de derrière le comptoir et se dirigeant vers la petite renault du père Weils.

Adam appréciait les gens qui allaient régulièrement à l'Église. Il était certain que ces personnes avaient un très bon fond et que, peu importe leurs mauvaises actions, elles finiraient par être pardonnées, non pas par Dieu, mais par quelqu'un à qui ils avaient fait du tort. Bien sûr, il ne savait rien d'Alistair à part son nom. Mais personne n'était blanc comme neige, lui le premier.

Il sortit dehors avec le jeune homme. Certes, Adam n'était pas beaucoup plus vieux que lui, à peine quelques années qui se comptaient sur les doigts d'une seule main, mais avec son métier, il arrivait souvent qu'il se sente vieux même par rapport aux personnes du même âge que lui.

- En fait, je ne suis pas un expert en la matière. Tout ce que je sais c'est que d'habitude ma voiture est plutôt silencieuse. C'Est un petit son dérengeant qui semble venir de sous le capôt qui m'a mit la puce à l'oreille. Ce n'est peut-être rien du tout, mais je préfèrerais avoir l'avis de quelqu'un qui s'y connaît.

Il marcha jusqu'à la voiture juste derrière Alistair et le devança pour aller ouvrir le capot.

Le curé ouvra le capot de sa voiture et se pencha au dessus du moteur. Alistair vit alors l'image du curé retrouvé mort, une partie du corps écrasé par le capot de la voiture. Il chassa trés vite cette pensée, puis se pencha à son tour au dessus du moteur.

"Vous pouvez allumer le moteur?"
Le pretre s'exécuta et alluma le moteur. Alice n'entendait aucun bruit suspect. Il regarda plus attentivement le moteur et fit signe au père Weils d'arrêter le moteur.

Il se pencha pour aller voir sous la voiture et vit l'objet responsable du bruit que le pretre entendait.

"Mon père vous avez une branche de coincée dans le circuit hydrolique."

Il se releva et alla vérifier que le frein à main de la voiture était bien enclanché. Il était peut être fou, mais pas con, du moins pas à se point.
Il se faufila alors sous la voiture pour retirer la branche.

"Dites mon, père, vous n'avez toujours pas de nouvelles du père O Connor? Cela fait un moment qu'on ne le voit plus à l'office."

Il ressortie de sous la voiture, tennant fièrement la branche coupable.

"Voila la cause de vos soucies. Dites, pendant que l'on y est, je vous fait le plein?"

Le curé fit exactement tout ce qu'Alistair lui disait. Assit dans la voiture, les pieds à l'extérieur, il tourna la clé de contact. D'après le regard du garagiste, Adam devina qu'il ne voyait pas le problème là-dedans. Effectivement, la minute suivante il lui demanda de couper le moteur, ce qu'il fit pour ensuite sortir de son auto.

Une branche ... là il se trouvait assez nul. Ne rien y en mécanique passe encore, mais ne pas avoir pensé à regarder sous l a voiture, c'était pas vraiment son meilleur coup. Il grimaça pendant qu'Alistair allait récupérer l'objet coupable.

Il sursauta lorsque le jeune homme lui demanda des nouvelles de son collègue. Effectivement, ça faisait un moment qu'il n'était pas venu à l'Église. Pourtant il avait toujours été très assidu.

- Non. Je suis aussi perplexe qu'un peu tout le monde. Ce n'Est pas son genre de partir comme ça du jour au lendemain, sans prévenir personne.

En voyant Alistair ressortit avec la branche, Adam se sentit encore plus idiot de ne pas l'avoir trouvée lui-même.

- Merci beaucoup. Et oui, pourquoi pas, dit-il pour le plein.

Alistair se rendit aux pompes.

"Mon père, vous pouvez faire avancer vorte voiture jusqu'ici?"

Puis le pretre, ayant effectué sa mannoeuvre, il commença à mettre le carburant dans le réservoir.

"C'est étrange pour le père O Connor, tout de même. J'espère qu'il ne lui ait rien arrivé de grave... Je vous en met pour combien?"

En tout cas ils n'étaient pas prés de retrouver trace du père O Connor en ville.
Aprés tout ce qu'ils lui avait fait subir. Alice s'était même étonné de la résistance du prêtre. Mais ses séances aux confécionnale avec celui ci allait lui manquer un peu tout de même. Il adorait se foutre de sa gueule pendant ces momments là.
Un léger sourire se dépeignit sur ses lèvres, alors qu'il paraissait penser totallement à autre chose. Puis il revint à lui, regardant le prix qu'affichait la pompe.

- Moi aussi j'espère qu'il ne lui est rien arrivé. dit-il à mi-voix.

Il avait le souvenir qu'il lui avait parlé de sa mère, qui était malade et très près de son lit de mort. Elle avait demandé à ce qu'il vienne lui donner l'extrême onction. Apparament, elle refusait que ça vienne de quelqu'un d'autre que son fils. Il espérait sincèrement que c'était là qu'il se trouvait, auprès de sa famille. Mais avec toutes les atrocités qui couraient dans la ville ces temps-ci, c'était presque naïf de croire qu'il était là-bas. Mais il préférait croire cela plutôt que de l'imaginer en mauvais état.

- Fais-moi le plein simplement. Je vais avoir besoin d'essence demain.

Au fond de lui, il était très inquiet. Il irait voir lui-même si madame O'connor avait reçu son fils près d'elle. Comme ça il aurait la tête tranquille.

"Ok, c'est partie!"

Alistair regarda défilé le compteur de la pompe, tout en sentant l'odeur de l'essence. Il aimait cette odeur, bien qu'elle lui conférait souvent des maux de tête.
Non, finalament cette place de vendeur à la station service lui plaisait. Il pouvait y apprendre la mécanique tout en repérant les nouveaux venus et les touristes de passages dans la petite ville. Sans compter qu'il avait accés aux pompes sans restrictions.

"Alors mon père, vous aussi vous partez demain? En tout cas faites attention sur les routes."

Il finit le plein du pretre avant de lui demander s'il ne voulait pas autre chose.

Il allait dire combien lui devait le père Weils, quand Calista, une jeune femme du coin avec qui il avait déjà pris un verre ou deux s'approcha et lui dit qu'elle avait un ennui mécanique.

Il jeta un coup d'oeil à Calista, toujours aussi décoiffée, puis à la 750 honda qui attendait prés de la porte du garage.

"Vous me devez 14 dollards mon père."
dit il en s'adressant au cureton.
Il encaissa le plein et se dirigea vers la moto.

"Dits, c'est pas la première fois que tu nous l'ammene, Calista."

Il jeta un coup d'oeil au moteur.
"Je crois qu'il va falloir changer le carburateur, celui ci est mort. Tu vas devoir attendre, faut commander la pièce. Tu comptais partir faire un tours aujourd'hui?"

La jeune femme haussa les épaules, affichant un air désinvolte bien que le fait que la moto refuse de démarrer la foutait en rogne.

J'suis poisseuse, si y'avait un seul modèle défectueux, c'est moi qui repartirais avec... J'espère juste que le tas de ferrailles arrête son rôle de sangsue, j'ai pas encore touché ma paie...

Calista affichait un air détaché, mais elle ne pouvait masquer son visage crispait, elle attendait impatiemment le verdict du mécano et la sentence tomba...
Envolées les idées de fuite, parce que oui, Calista cherchait à fuir Rugsville, depuis plusieurs jours les souvenirs de sa soeur se faisaient plus présent, en fait, ils étaient réapparut depuis qu’elle ne s’était pas prit une bonne cuite…

Mwais, c'était un peu l'idée générale, prendre la route pour n'importe quelle destination, pourvu que l'air soit meilleur qu'ici, mais on dirait que se sera pour une prochaine fois...

Elle regarda la voiture du Père Weils, d'après ce qu'elle avait entendu de leurs conversations, il partait pour le lendemain. Peut être pouvait-elle taper l'incruste dans la voiture, ce bon vieux prêtre n'allait tout de même laisser l'une de ces brebis égarées sur la route... Mais demain, c'était déjà trop loin.
Calista préféra revenir à la première solution. Regardant de droite à gauche, elle analysa rapidement la situation puis reporta son attention sur son interlocuteur.

Il est là l'patron ?
Parce que si tu peux fermer la boutique, je te propose un plan vidage de bouteilles du côté de chez moi, j’ai de quoi faire au frais, t’en penses quoi ?

Calista regarda le soleil qui était à son zénith, l'atmosphère étouffante des derniers jours ne lui convenait pas, elle avait passé ses dernières journées à lézarder et ne voulait pas passer une journée de plus dans une oisiveté totale, si pour empêcher ça, elle devait inviter Alistair chez elle, elle était prête à en prendre le risque, même si à Rugsville, il n'est jamais bon d'ouvrir sa porte à une personne à qui l'on n'accorde pas une totale confiance, mais après tout, qu'avait-elle à perdre ?

"J'en penses que le patron, il peut aller se faire mettre pour cet aprem! De toute façon, c'est pas avec le nombre de client qu'on a que ça va faire une différence."

Il affichait un grand sourire, un plan pour se saouler durant tout l'apés midi et une bonne partie de la soirée, il était partant bien évidament.

"Attends, je reviens."

Il passa en vitesse dans la boutique et se servit en packs de bière, avant de fermer celle ci.

"Le patron nous offre sa tournée!"
fit il avec un clin d'oeil en direction de Calista.

Puis se retourant vers le prétre :

"N'ayez crainte mon père, j'irais me confesser plus tard."
Il affichait un air faussement sérieux et se retourna vers Calista.

"Alors, on y va?" ^^

[maison Calista]